Villes Résilientes

La commune d’Owando opte pour une économie circulaire

À côté de sa principale activité de production du bois énergie ou du charbon, la capitale de la Cuvette se lance dans le recyclage, avec une chaîne de services de traitement et valorisation des déchets solides collectés. L’initiative permettra à terme d’augmenter les recettes municipales et les offres d’emploi.

Le projet de la commune d’Owando est entièrement financé par l’Union européenne(UE), à travers le programme ‘‘Villes résilientes’’ dont le coup d’envoi de la première phase a été donné le 7 juin. Cette phase consacrée à l’assainissement (la gestion des eaux usées et des déchets solides, la formation des acteurs de la société civile), à en croire le maire de la ville Michel Elenga, va poser les bases du modèle de l’économie circulaire à Owando.

La filière de recyclage des déchets va devenir une véritable pourvoyeuse d’emploi et d’attractivité de la commune. Elle consiste à l’allongement de la durée d’usage par le recours au réemploi, à la réparation et à la réutilisation des déchets ; la consommation raisonnée et orientée des choix de produits en fonction de critères écologiques ; la recherche de synergies éco-industrielles à l’échelle d’une zone d’activités, les déchets d’une entreprise pouvant devenir les ressources d’une autre.

En charge du volet de l’assainissement de la ville et de la formation de s organisations de la société civile locale, l’ONG internationale Gret aidera la mairie à mettre en place un service de gestion des déchets avec une forte composante réduction et valorisation des déchets. Le chef de projet Gret, Stève Moukendi, affirme que son ONG va également accompagner les entrepreneurs, les ménages, y compris les écoles dans l’installation des unités de gestion des eaux usées, des latrines modernes, des blocs sanitaires…

L’idée est de faire en sorte qu’au moins 50% des personnes ciblées soient des femmes ; que plus de la moitié de la population arrive à améliorer leurs habitudes en matière d’assainissement et gestion des déchets ; que 100% des dépotoirs sauvages soient éradiqués ; que 79% des installations sanitaires d’eaux usées respectent les normes d’hygiène ; que plus de 50% des habitants bénéficient d’un accès à un service de pré-collecte des déchets ; que 60% des usagers paient régulièrement la taxe ou redevance liée à la gestion des ordures ménagères.

Il s’agira, enfin, de permettre à la moitié de la population de réduire, trier ou valoriser ses déchets à la source, à la municipalité d’être en mesure d’évacuer 90 tonnes d’ordures et d’en valoriser 10 tonnes par mois. « Nous allons mobiliser la société civile autour des questions de gouvernance locale et de l’assainissement pour le bien-être de la population. Grâce à l’approche dite orientée changement, nous pouvons contribuer à l’évolution des pratiques des populations d’Owando en hygiène et assainissement à travers des campagnes de sensibilisation », a précisé Stève Moukendi.

Il faut noter que le programme ‘‘Villes résilientes’’ cible Owando ( Cuvette) et Nkayi qui se trouve dans le département de la Bouenza. Au total 110000 habitants, les maries des deux villes secondaires, 3000 ménages et 20 écoles vont bénéficier du programme financé à hauteur de 32 millions d’euros par l’UE, pour une durée de quatre ans. D’autres partenaires accompagnent le projet : l’Agence française de développement pour le suivi de la construction des ouvrages, l’ONG française Initiative développement intervient sur la gouvernance locale et la participation des communautés.

Lors de la cérémonie du lancement officiel du programme ‘‘Villes résilientes’’, l’ambassadeur de l’UE en République du Congo, Raul Mateus Paula, a renouvelé l’engagement de l’institution européenne à soutenir l’approche participative du développement local. L’UE va aider les villes secondaires non seulement à renforcer leur cadre opérationnel impliquant les acteurs de la société civile en vue d’une gouvernance participative, mais aussi à mettre sur pied un système de gestion des déchets susceptible d’améliorer les conditions d’hygiène des ménages.