Villes Résilientes

La commune de Nkayi rejoint le réseau des « Villes résilientes »

Le programme d’adaptation des villes secondaires aux enjeux climatiques et au développement local, appelé ‘‘Villes résilientes’’, a été lancé officiellement le 14 juin à Nkayi, dans le département de la Bouenza. Il devrait aider la commune à améliorer son attractivité, à travers l’assainissement et la dynamique locale.

Les autorités communales de Nkayi préfèrent insister sur les atouts économiques et l’attractivité de la ville, dont la principale activité demeure la production de la canne à sucre menée par la Société agricole de raffinage industriel du sucre (Saris). Cette entreprise est pourvoyeuse d’environ 700 emplois fixes et 4 000 temporaires à Nkayi et dans les villages environnants. Saris anime la commune à travers ses employés, cadres, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés. D’après le président du conseil municipal et maire de Nkayi, Gaston Mampassi, le projet d’assainissement de sa commune, qui comporte la voirie, la gestion des eaux usées et des déchets, constitue un prérequis pour le rayonnement de la localité. La municipalité a confié la collecte des ordures de la ville à l’ONG Renaduc, mais celle-ci ne dispose pas d’assez de moyens roulants et du personnel qualifié pour couvrir l’ensemble de la commune.

« Après cinq ans d’attente du projet, la population de Nkayi peut enfin voir le bout du tunnel. Le lancement du programme ‘‘Villes résilientes’’ ce jour est la première étape de la mise en œuvre du développement local et durable au grand bonheur de la population de Nkayi. La ville a de nombreux atouts liés au tourisme et à la culture, car elle abrite la plus grande société sucrière de tout le pays. A travers ce programme d’autres activités économiques connexes peuvent voir le jour », a assuré le maire Gaston Mampassi.

L’ONG internationale Gret qui est chargée d’accompagner la mairie de Nkayi dans le programme de salubrité, prévoit d’associer des plateformes de la société civile locale, comme l’association des femmes pour le développement de la Bouenza, la dynamique des jeunes et les comités des quartiers. Outre les questions liées à la gestion des eaux pluviales et des ordures ménagères, indique le chef du projet Gret, Stève Moukendi, les experts vont aider la commune à moderniser sa politique en matière d’hygiène et de salubrité, en impliquant les ménages.

« Nous allons mettre en normes deux mille latrines dans les ménages et des blocs sanitaires dans 10 écoles. Cela implique l’installation d’une filière de gestion des déchets solides ; la construction de deux aires de transit des ordures ménagères, d’une décharge publique pour enfouir les ordures ; l’installation des bacs à ordures, ainsi que des aires de valorisation des déchets », a fait savoir le chef du projet Gret.

Le projet va également mettre à la disposition de la municipalité des équipements, un camion ben et des déchargeurs pour assurer le transport des ordures des aires de transit vers les décharges. Pour cela, Gret vient de lancer une étude de marché pour analyser l’offre et identifier les artisans locaux qui interviennent déjà dans la fabrication des latrines, afin de déterminer le coût pour chaque ménage. Le projet travaillera avec les artisans locaux dans le but de les aider à créer un catalogue et habituer à l’utilisation du nouveau matériel.

En octroyant le financement de 32 millions d’euros, soit environ 21 milliards FCFA, pour le programme ‘‘Villes résilientes’’ l’Union européenne(UE) reste attentive aux problèmes de la gouvernance territoriale, au développement local et durable, ainsi qu’à l’impact du changement climatique en République du Congo. L’UE s’engage pour le succès de ce projet au cours des quatre années, à en croire Jakob Haushofer, chef de coopération adjoint à la délégation de l’UE au Congo.