Villes Résilientes

Les habitants réclament plus de moyens pour assainir la ville

Les autorités communales ne disposent d’aucun outil pour faire face à des inondations récurrentes et à des herbes qui envahissent Owando, chef-lieu du département de la Cuvette. La population exaspérée tente de s’organiser autour des initiatives communautaires, s’inspirant du programme « villes résilientes » que finance l’Union européenne.

Onkindodzoko est l’une des plus grandes agglomérations parmi les sept que compte la commune d’Owando. Ce secteur est difficile d’accès en raison des eaux usées et surtout des herbes empêchant parfois de voir au-delà de 100 m. Pendant la saison des pluies, les habitants de ce quartier ne peuvent pas sortir de chez eux sans porter des bottes, en témoigne le chef du quartier, Laurent Obeko.

Dans ce quartier peuplé d’environ dix mille habitants et de près de deux mille ménages, les latrines sont construites traditionnellement sans observer les conditions d’hygiène. L’absence des fosses d’aisance modernes dans cette promiscuité est souvent source des conflits de bon voisinage et la recrudescence des maladies diarrhéiques.

Le chef Laurent Obeko qui s’inquiète pour l’avenir de son quartier en appelle à la responsabilité des autorités communales et au soutien des partenaires au développement. « Il n’existe pas un service de ramassage des immondices ou de traitement des déchets dans notre localité. Les maisons et latrines sont construites ici de manière anarchique », déplore-t-il.

Il faut savoir que la situation du quartier 1 (Onkindodzoko) est loin d’être un cas isolé. Les habitants du quartier 4 (Oloko) sont, eux aussi, affectés par des inondations et des mares d’eau qui leur polluent l’atmosphère. Avec l’aide des volontaires, le quartier essaie de faire face à la montée de l’insalubrité. L’une des rares associations féminines du secteur, la Dynamique des femmes d’Oloko organise des journées « ville propre » et sensibilise les communautés à l’hygiène et l’assainissement.

La présidente de cette Organisation non gouvernementale(ONG), Antoinette Ossona, se réjouit de la participation des communautés locales, malgré les quelques outils mis à leur disposition. C’est cette approche participative que prônent les autorités de la mairie, pour essayer d’assainir tant soit peu les écoles, les centres de santé, les marchés ou autres lieux publics de la ville.

Le conseiller à l’Urbanisme et au logement près le cabinet du maire d’Owando, Raphaël Nguiambo, pense que le projet Gret, qui gère le volet assainissement du programme « villes résilientes », va aider cette localité à relever le défi. « La mairie n’a pas d’équipements, ni personnel pour pouvoir se déployer sur le terrain. Elle mène certaines opérations d’assainissement (curage de caniveaux, de balayage des artères et désherbage) des lieux publics grâce à la mobilisation des jeunes volontaires », a-t- il déploré. L’ONG internationale Gret, spécialisée dans l’assainissement des villes, va aider la commune à améliorer la gestion des déchets solides et des eaux usées, ainsi que l’implication des organisations de la société civile. Financé à hauteur de 5 millions d’euros par les partenaires européens, ce volet du programme cible aussi la ville de Nkayi, dans la Bouenza.